Le CBD: enfin une étude d’envergure sur les produits commercialisés

Alors que le gouvernement français vient de publier un décret qui autorise et règlemente la production, la commercialisation et la consommation de cannabidiol (CBD), Radicle Science, une start-up américaine spécialisée dans les technologies de la santé, a annoncé la publication de la plus grande étude jamais réalisée sur les produits de « bien-être » à base de CBD disponibles dans le commerce. Les résultats préliminaires sont bien en faveur de la consommation du CBD.

Le CBD : un produit populaire en Europe et en France

Le CBD, un cannabinoïde non psychotrope, gagne rapidement en popularité en Europe et en France. En effet, cette substance chimique dérivée du cannabis est souvent créditée de caractéristiques apaisantes qui peuvent aider à résoudre les problèmes de sommeil, d’anxiété et même de douleur. Si le boom économique de ce nouveau produit de consommation a relancé les études scientifiques sur le CBD, il a été remarqué que ces études portaient rarement sur les produits mis en vente ou sur le CBD qualifié de « bien-être ».

Cependant, une étude visant à démontrer l’efficacité des caractéristiques apaisantes du CBD vient d’être publiée, cette fois à partir de produits disponibles sur le marché américain. Réalisée par Radicle Science, une start-up qui vend des produits à base de CBD, elle serait la plus grande étude basée sur des données réelles à ce jour. Elle a en effet été réalisée sur plus de 3 000 personnes.

Le CBD : des avantages prometteurs dans la catégorie « bien-être »

Cette étude, qui ne sera pas publiée dans son intégralité par l’entreprise avant début 2022, a utilisé des produits provenant de treize marques de CBD différentes aux États-Unis (qui sont également les financiers de l’étude). Indépendamment de ce biais potentiel, les chercheurs de Radicle Science insistent pour utiliser des techniques scientifiques contemporaines, telles que des expériences contrôlées et randomisées en double aveugle.

Ainsi, 208 participants ont été affectés au hasard à l’un des treize produits de CBD disponibles dans le commerce ou en vente libre, tandis qu’un groupe témoin de 298 personnes recevait simplement un placebo. La société et les marques n’avaient aucun moyen de savoir qui avait obtenu tel ou tel produit. En outre, la composition et les doses des différents produits devaient être vérifiées par un laboratoire indépendant.

Selon les résultats, 71 % des participants ont indiqué que les produits à base de CBD avaient une influence substantielle (ressentie) sur leur bien-être général ; 63 % ont fait état d’une réduction de l’anxiété et d’une amélioration de la qualité de leur sommeil, et 47 % ont signalé une réduction des niveaux de douleur. Pour vérifier ces résultats, il faudra attendre la publication finale qui, comme toute autre étude, sera soumise à un examen par des pairs scientifiques.

Elle lèvera également certaines ambiguïtés en termes de démographie, de biais environnementaux et de doses, ce qui est un critère crucial.

Le CBD est-il désormais contrôlé en France ?

La publication de ces résultats intervient au lendemain de la publication au Journal officiel du très attendu décret encadrant la production, la commercialisation et l’utilisation du CBD en France. Une formulation-cadre redoutée par un très grand nombre d’acteurs du secteur qui estiment qu’il s’agit simplement d’une réglementation « anti-fleurs ».

En effet, si le texte est révisé pour inclure une augmentation du taux de THC (molécule psychotrope) autorisé, qui est aujourd’hui de 0,3% (tant dans les produits finis que dans les plantes de Cannabis sativa L.), la commercialisation et l’importation de fleurs et de feuilles seront limitées à la seule production industrielle d’extrait de chanvre.

La restriction de la vente des fleurs et des feuilles est justifiée par des « raisons d’ordre public », selon la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), qui a participé à la formulation de cette directive. Ainsi, il est désormais interdit la consommation de tisanes à base de CBD pour les consommateurs.

Dans ce contexte, les syndicats semblent déterminés à faire valoir leurs arguments et sont prêts à retourner devant la Cour de justice de l’Union européenne. Ainsi, diverses demandes de suspension de l’ordonnance ont été formulées, ainsi que des recours, notamment en référé liberté, comme dans le cas du syndicat UP CBD (Union des professionnels du CBD).

Parallèlement à ces négociations sur les spécificités du décret, la vente de produits dérivés du CBD est en plein essor, notamment par le biais des pharmacies qui ont déjà l’autorisation de vendre des produits à base de cannabidiol fabriqués dans un autre pays de l’Union européenne.

Il est autorisé de vendre des produits contenant du CBD en France, mais seulement si le CBD est dérivé uniquement de plantes de cannabis figurant sur la liste des variétés de chanvre reconnues et que seules les graines et les fibres sont utilisées. En outre, la concentration en THC de la plante utilisée doit être inférieure à 0,2 % dans le produit final et nulle dans la matière première.