Selon une étude, les cigarettes électroniques peuvent nuire à la santé bucco-dentaire (en effet elles pourraient même être à l’origine de maladies des gencives). Les recherches récentes montrent que les utilisateurs de vapotage ont un microbiome oral distinct qui est actuellement moins sain que celui des non-fumeurs mais peut-être plus sain que celui des fumeurs de cigarettes.
Selon les chercheurs, il s’agit de l’étude à long terme sur la santé buccale liée à l’utilisation de l’e-cigarette. Cette étude ne représente que le début de la connaissance des effets des e-cigarettes et de leurs composants sur l’équilibre bactérien et le microbiome oral.
Environ la moitié des personnes âgées de plus de trente ans souffrent de maladies des gencives. Si le tabagisme est un facteur de risque établi pour les maladies des gencives, les effets des e-cigarettes sur la santé bucco-dentaire sont moins connus, en particulier à long terme.
Les chercheurs ont examiné la santé bucco-dentaire de trois groupes distincts de personnes : fumeurs, non-fumeurs et utilisateurs d’e-cigarettes. La maladie parodontale a été évaluée à l’aide de 2 examens dentaires effectués à 6 mois d’intervalle. En conséquence, au cours de 2 examens, des échantillons de plaque dentaire du groupe sélectionné ont été collectés afin d’évaluer les bactéries présentes dans la bouche de chaque personne.
Un microbiome unique
Les chercheurs ont examiné les bactéries présentes dans les échantillons de plaque dentaire. De plus, ils ont déterminé que les utilisateurs de cigarettes électroniques avaient un microbiome oral unique par rapport aux fumeurs et aux non-fumeurs.
Si tous les personnes dans les groupes partageaient environ un cinquième de leurs micro-organismes, les utilisateurs d’e-cigarettes en partageaient beaucoup plus que les non-fumeurs avec les fumeurs de cigarettes.
De nombreuses bactéries, dont Selenomonas, Saccharibacteria et Leptotrichia, ont été détectées chez les fumeurs et les vapoteurs, mais pas chez les non-fumeurs. D’autres bactéries associées aux maladies parodontales, comme Fusobacterium et Bacteroidales, étaient particulièrement présentes dans la bouche des utilisateurs de vapotages.
Les chercheurs ont indiqué que le prélèvement et l’évaluation d’échantillons de plaque dentaire six mois plus tard ont permis de constater que la diversité bactérienne avait augmenté dans tous les groupes étudiés.
Une réponse immunitaire altérée
Selon les chercheurs, le microbiome unique de l’utilisateur d’e-cigarette était lié aux indicateurs cliniques de la gingivite et aux altérations de l’environnement immunitaire de l’hôte. Le vapotage était lié à divers degrés de cytokines, des protéines qui aident à contrôler le système immunitaire. En effet, certaines cytokines provoquent un déséquilibre des bactéries buccales et favorisent l’inflammation et l’infection en rendant les individus plus sensibles aux maladies.
Des cytokines telles que le TNF-α, une cytokine responsable de l’inflammation, étaient significativement plus élevées chez les utilisateurs d’e-cigarettes. Cependant, l’IL-4 et l’IL-1β, deux autres cytokines qui sont généralement réduites chez les patients souffrant de troubles gingivaux et qui augmentent après un traitement, étaient plus faibles chez les utilisateurs de vapotage. Cela indique que des bactéries particulières ont été éliminées.
Les chercheurs ont déterminé que le microbiome oral unique de l’utilisateur d’e-cigarette suscite des réponses immunologiques distinctes, qui s’accompagnent de marqueurs cliniques de maladies des gencives pour démontrer comment le vapotage ajoute son propre ensemble de problèmes pour la santé bucco-dentaire.
Les changements dans la santé des gencives
Tous les participants à l’étude présentaient un certain degré de maladie des gencives au départ, la plus grave touchant les fumeurs de cigarettes. Après six mois, certaines personnes de chaque groupe, notamment de nombreux utilisateurs d’e-cigarettes, ont vu leur maladie des gencives s’aggraver.
La perte d’attache clinique, mesurée par la séparation du tissu de la surface d’une dent et du ligament gingival, entraîne la formation de poches et le retrait de la gencive. Or, celles-ci constituent un véritable terreau pour les micro-organismes, ce qui peut entraîner des infections et des maladies gingivales avancées.
Les résultats d’une étude connexe montrent que seuls les utilisateurs d’e-cigarettes présentent une perte d’attache clinique plus importante après 6 mois, mais pas les non-fumeurs ni les fumeurs de cigarettes.
Conclusion
Les e-cigarettes sont une invention relativement récente, et des études à plus long terme doivent être menées afin de comprendre toute l’étendue de leur impact sur la santé bucco-dentaire. Toutefois, ces résultats préliminaires suggèrent que les e-cigarettes pourraient contribuer aux maladies des gencives.